1) Je lis le texte suivant, je le résume puis je réponds aux questions.
Les Bijoux3>
Après la mort de sa femme, qui avait pour seul défaut d’aimer les faux bijoux et le théâtre, M. Lantin est inconsolable. Confronté à des problèmes financiers, il finit par se décider à vendre les faux bijoux de sa femme.
Et il pénétra chez un autre marchand, à l'entrée de la rue de la Paix. Dès qu'il eut aperçu le bijou, l'orfèvre s'écria:
- Ah! parbleu, je le connais bien, ce collier ; il vient de chez moi. M. Lantin, fort troublé, demanda:
- Combien vaut-il?
- Monsieur, je l'ai vendu vingt-cinq mille. Je suis prêt à le reprendre pour dix-huit mille […]. Cette fois, M. Lantin s'assit perclus d'étonnement1. Il reprit: - Mais..., mais, examinez-le bien attentivement, Monsieur, j'avais cru jusqu'ici qu'il était en... en faux. Le joaillier reprit :
- Voulez-vous me dire votre nom, Monsieur?
- Parfaitement. Je m'appelle Lantin, je suis employé au ministère de l'Intérieur, je demeure 16, rue des Martyrs. […]
Et les deux hommes se regardèrent dans les yeux, l'employé éperdu de surprise, l'orfèvre flairant un voleur. Celui-ci reprit :
- Voulez-vous me laisser cet objet pendant vingt-quatre heures seulement, je vais vous en donner un reçu.
M. Lantin balbutia:
- Mais oui, certainement.
Et il sortit en pliant le papier qu'il mit dans sa poche. Puis il traversa la rue, la remonta, s'aperçut qu'il se trompait de route, redescendit aux Tuileries, passa la Seine, reconnut encore son erreur, revint aux Champs-Élysées sans une idée nette dans la tête. Il s'efforçait de raisonner, de comprendre. Sa femme n'avait pu acheter un objet d'une pareille valeur. - Non, certes. - Mais alors, c'était un cadeau! Un cadeau! Un cadeau de qui? Pourquoi?
Il s'était arrêté et il demeurait debout au milieu de l'avenue. Le doute horrible l'effleura. - Elle? - Mais alors tous les autres bijoux étaient aussi des cadeaux! Il lui sembla que la terre remuait ; qu'un arbre, devant lui, s'abattait; il étendit les bras et s'écroula, privé de sentiment. Il reprit connaissance dans la boutique d'un pharmacien où les passants l'avaient porté. Il se fit reconduire chez lui, et s'enferma.
Jusqu'à la nuit il pleura éperdument, mordant un mouchoir pour ne pas crier. Puis il se mit au lit accablé de fatigue et de chagrin, et il dormit d'un pesant sommeil. Un rayon de soleil le réveilla, […] il s'habilla et sortit. Il faisait beau, le ciel bleu s'étendait sur la ville qui semblait sourire. Des flâneurs allaient devant eux, les mains dans leurs poches.
Lantin se dit, en les regardant passer: "Comme on est heureux quand on a de la fortune! Avec de l'argent on peut secouer jusqu'aux chagrins, on va où l'on veut, on voyage, on se distrait! Oh! si j'étais riche!"
Il s'aperçut qu'il avait faim, n'ayant pas mangé depuis l'avant-veille. Mais sa poche était vide, et il se ressouvint du collier. Dix-huit mille francs! Dix-huit mille francs! C'était une somme, 40 cela! […] Il se décida brusquement, traversa la rue en courant pour ne pas se laisser le temps de réfléchir, et il se précipita chez l'orfèvre.
- 1Perclus d’étonnement : paralysé par l’étonnement
Guy de Maupassant, Les Bijoux, 1883.